Ecoutez d’abord ce podcast :
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Le casting était prometteur, le synopsis, alléchant. Après Coco avant Chanel, deux biopics sur Yves Saint-Laurent ou encore Phantom Thread, House of Gucci se présentait comme un nouveau film captivant sur l’Histoire de la mode. A l’arrivée, Ridley Scott se contente de nous bombarder d’informations sur une famille nombreuse… A force de jeter trop de paillettes, on finit par s’étouffer avec.
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House of Gucci raconte l’histoire de la dynastie Gucci à la fin des années 1970, alors que l’empire de la mode est à un tournant de son histoire. La marque de luxe est dirigée par les deux fils du fondateur : Aldo (Al Pacino) et Rodolfo (Jeremy Irons). Les choses vont se corser quand le fils de ce dernier, Maurizio (Adam Driver), décide de se marier avec Patrizia Reggiani (Lady Gaga), une grande manipulatrice.
Session révision pour les fans de mode. Ouvrez votre livre La Saga Gucci de Sara Gay Forden, page 146, chapitre « Années 1970 »… Et concentrez-vous, car vous allez découvrir (ou redécouvrir) une partie de l’immense arbre généalogique de la célèbre famille italienne. Ridley Scott tire son dernier film de cet ouvrage paru en 2001, et met un coup de projecteur sur cette période très agitée de l’histoire de la Maison Gucci, débouchant sur un événement tragique. A cette époque, l’entreprise est encore admirée dans le monde entier, mais sera handicapée par des rumeurs de malversations financières, une innovation en berne, et une dévalorisation de la marque.

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Ridley Scott décide de faire un zoom encore plus grand, et nous invite directement dans la vie privée de l’un des héritiers de Gucci, Maurizio, fils de Rodolfo. S’ensuivra une idylle très édulcorée entre lui et une femme séduisante et mystérieuse, Patrizia Reggiani, qui va durer, durer… au moins pendant la première demi-heure du film. Le réalisateur choisit de prendre tout son temps pour raconter cette histoire au départ romantique… Pourquoi pas, mais si vous n’êtes pas un fin connaisseur de la marque, vous serez vite perdus. On comprend bien qu’Adam Driver est un Gucci, mais lequel précisément ? Quant à Patrizia Reggiani, elle intègre la famille puisqu’elle se marie avec Maurizio, mais quelle place occupe-t-elle vraiment dans cet écosystème ? Les réponses arriveront progressivement, mais tardivement.
Une fois qu’on a compris qui est qui, la formule fonctionne… pendant un temps. On suit pas à pas l’histoire de la chute d’un empire de la mode… Un monde d’excès, d’orgueil et de crime qui ne laisse place à aucun sentiment. Les coups bas fusent entre les membres de la famille Gucci : chacun veut tour à tour reprendre le flambeau. Ces disputes fratricides iront parfois jusqu’en justice et feront la Une des journaux… et finalement, tout ça pour quoi ? Pour des questions d’argent, de pouvoir et d’héritage. Sur ce point, Ridley Scott retrouve le spectateur qu’il avait perdu au début du film, et réussit à lui faire passer son message.

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Le problème, c’est que le cinéaste reste trop à la surface de son récit : il ne va pas au fond de l’histoire, et ne brosse pas suffisamment la psychologie de chaque personnage. Dans l’ensemble, son film reste assez plat et comporte des longueurs, surtout pour un long-métrage qui dure déjà 2h37.
Côté casting, on ne comprend toujours pas tout cet engouement autour de Lady Gaga, qui propose ici un jeu certes convenable, sans être sensationnel. La star se pavane avec ses tenues Gucci par milliers (au moins une différente pour chaque scène), chaussures et bijoux étincelants. Hormis ce défilé de mode, et malgré sa nomination pour le Golden Globe de la meilleure actrice 2022 (cérémonie le 9 janvier), sa prestation, surmontée d’un accent italien surfait, peine à nous éblouir.

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Face à elle, Adam Driver est efficace, comme toujours, mais pas transcendant non plus… Il nous avait beaucoup plus convaincu dans d’autres films, comme L’Homme qui tua Don Quichotte (2018), Marriage Story (2019), ou plus récemment Annette (2021). Quant à Camille Cottin, Française prometteuse dans ce casting américain, elle termine en élément de décoration. Finalement, Al Pacino et Jared Leto – totalement métamorphosé, comme à son habitude – sont à peu près les seuls acteurs à briller par leur performance prodigieuse.
House of Gucci n’a d’ailleurs pas fait l’unanimité auprès des « vrais » héritiers de Gucci : ces derniers considèrent que le réalisateur n’a pas respecté l’image renvoyée par leur famille, déplorant la manière dont certains membres ont été représentés physiquement, comme Paolo (Jared Leto), dont l’apparence et la dégaine peuvent faire sourire et le ridiculiser… Voilà qui nous conforte un peu plus dans notre impression en demi-teinte à la sortie du visionnage.
8 / 20
Fanny BL

Je suis allée le voir au ciné et j’ai bien aimé ! J’ai découvert l’histoire de la famille Gucci, même si tout n’est pas vrai (j’ai vérifié après la séance !). Par contre, j’ai adoré le casting. Ils ont tous réussi à prendre l’accent italien et c’est bluffant !! Clairement un film à voir en VO sinon, il n’y a aucun intérêt !! 😉 Quelques longueurs, je l’admets. Perso, je tablerais plutôt sur un 12 ou 13/20.
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Oui, totalement d’accord avec toi pour la V.O… D’ailleurs, elle est nécessaire pour tous les films selon moi haha !
Tant mieux si tu as apprécié le film… L’essentiel est d’aller au cinéma et de cumuler les expériences, heureuses ou malheureuses 😉
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