Écoutez d’abord le podcast ci-dessous !
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Albert Dupontel nous avait éblouis avec Au revoir là-haut (2017), son dernier long-métrage en tant que réalisateur. Difficile donc de faire mieux après cette explosion de poésie et de créativité… Adieu les cons est une bonne comédie à l’humour noir, comme Dupontel sait en faire, mais 2020 n’est pas son meilleur cru.
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Au menu de ce nouveau film : la rencontre improbable entre deux personnes que tout oppose : le premier, JB (Albert Dupontel), pourrait vivre, mais ne le veut plus ; la seconde, Suze Trappet (Virginie Efira), voudrait vivre mais ne le peut plus. Quand cette dernière apprend qu’elle est atteinte d’une maladie grave, elle décide de retrouver son fils qu’elle a été forcée d’abandonner quand elle avait 15 ans. Elle sera aidée de JB, cet informaticien en plein burn-out, et de Monsieur Blin, un archiviste aveugle, rencontrés fortuitement. Nos joyeux compagnons s’embarquent alors dans de nouvelles aventures « à la Dupontel » comme on les aime, sur fond de « Mala Vida » de la Mano Negra.
L’acteur-cinéaste propose ce qu’il sait faire de mieux : raconter une histoire sombre avec légèreté et humour. Tourner en dérision ce qu’il y a de grave dans la vie, tout en insistant sur l’importance de certaines valeurs, comme l’amour. Et surtout, dézinguer avec finesse ses nombreux démons : ici, les nouvelles technologies et le « progrès » – dans le sens négatif du terme -, les travers de l’administration, ou encore les violences policières, allant parfois jusqu’à la dénonciation extrême : les blagues sur ces thèmes se multiplient peut-être un peu trop.

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La question que L’Oreille Cinéphile se pose : pourquoi avoir choisi Virginie Efira pour incarner l’un des deux rôles principaux, hormis pour son joli minois ? Malgré un engouement général pour cette actrice franco-belge dont nous sommes bien conscients, elle ne fait preuve ici d’aucun talent extraordinaire, encore moins quand il s’agit de feindre la tristesse et les larmes. Seul passage du film où elle est un peu convaincante [ALERTE SPOILER] : quand elle parle à son fils pour la première fois, à travers l’ordinateur de JB… une scène à la fois absurde et touchante, qui vaut toute l’attention du spectateur.
Autre bon point : ces trois personnages marginaux s’accordent bien ensemble. Mention spéciale à M. Blin, l’archiviste aveugle, incarné par Nicolas Marié, génial. Ils forment un trio comique, avec des blagues simples mais efficaces, et on aime suivre leurs aventures rocambolesques d’un lieu à l’autre.
Dupontel reste donc fidèle à son style : une comédie française originale, à l’humour juste et bien dosé, pour nous délivrer le message un peu banal mais tellement bénéfique (surtout dans la période actuelle), selon lequel « Je t’aime » sont les mots les plus importants à dire dans une vie ». Adieu les cons est agréable à voir et à vivre, il est drôle et sympathique, mais risque de faire quelques déçus car il ne crée pas d’ondes de choc, surtout avec sa scène finale un peu abrupte. A découvrir pour se détendre.
13+ /20
Film primé aux César 2021

Fanny BL
Ce film me tentait vraiment ! Et bien, ta critique m’a convaincue. J’aurais du aller au ciné (quand les salles étaient encore ouvertes). Mention spéciale pour la Mano Negra ! J’ai adoré entendre un extrait dans ton podcast. Comme d’habitude, une super voix bien posée et bien rythmée : c’est parfait pour nous parler ciné 🙂
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Merciiiii Camillounette ! Et tu pourras toujours le découvrir dès la réouverture des cinés ! Comme il venait à peine de sortir quand on a été reconfinés, c’est sûr ils le remettront à l’affiche 😉
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