« Maison de Retraite » : La critique + L’interview de l’équipe du film

Casting, part de fiction et de réel, thème de la transmission… L’équipe du film nous dit tout !

Photo : Kev Adams, acteur, et Thomas Gilou, réalisateur © UGC Distribution

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Maison de Retraite de Thomas Gilou : Kev Adams se surpasse

A 30 ans bien tassés, Kev Adams prend du galon. Avec Maison de Retraite, il n’est plus seulement acteur, mais aussi co-scénariste et co-producteur d’un film. Même s’il n’est pas (encore) réalisateur, c’est tout de même lui qui a eu l’idée de raconter cette histoire de choc des générations entre un trentenaire et un groupe de personnes âgées. Kev Adams ne rigole plus : il joue maintenant dans la cour des grands, face à des pointures du cinéma français… et gagne en crédibilité.

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Milann (Kev Adams) est contraint d’effectuer 300 heures de travaux d’intérêt général dans une maison de retraite pour éviter la case prison… ça tombe plutôt mal : le jeune homme de 30 ans déteste les personnes âgées ! Après des débuts difficiles, Milann se fait finalement adopter par une bande de sept retraités. Au moment où il commence à s’attacher à eux, il découvre que l’établissement arnaque ses pensionnaires, et décide de tous les sauver.

On pourrait dire que « le timing est parfait ». Alors que le sujet fait la Une de l’actualité en France avec l’affaire Orpea, les maisons de retraite sont au cœur du nouveau film de Thomas Gilou (La vérité si je mens, Victor). Tout simplement intitulé Maison de Retraite, le long-métrage sort au cinéma dans une espèce de continuité, avec un discours identique à la morale tirée de ce scandale : il faut respecter et prendre soin des personnes âgées, qui sont tout aussi importantes que les jeunes. Le personnage de Samy (Omar Mebrouk) le résume d’ailleurs très bien, en citant le comédien américain Groucho Marx : « Dans chaque vieux, il y a un jeune qui se demande ce qui s’est passé », dira-t-il à son pote.

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Pour incarner le personnage de ce pote : Kev Adams. Malgré un succès incontestable auprès des jeunes générations, le gaillard ne nous avait jamais vraiment éblouis, à enchaîner les rôles plus ou moins grands, dans des comédies grotesques pour ados, à l’humour de bas étage : Les Nouvelles Aventures d’Aladin (2015), Gangsterdam (2016), Love Addict (2018)… Mais cette fois, Maison de Retraite change la donne et marque une nouvelle étape dans la carrière du comédien. Il nous impressionne par la justesse son jeu et par sa sensibilité, jusqu’ici très souvent masquée par la connerie. On sent aussi que le fait d’avoir joué aux côtés de grands acteurs français, comme Gérard Depardieu ou Daniel Prévost, l’a beaucoup enrichi. Kev Adams porte le film, mais doit surtout sa réussite à ce casting lumineux.

Côté mise en scène, après une ouverture un peu bancale, le film démarre pour de bon, et on se prend au jeu. L’intérêt grandit bien sûr avec l’apparition progressive de chaque membre de ce casting de renommée : Gérard Depardieu, Daniel Prévost, Marthe Villalonga, Liliane Rovère, Mylène Demongeot, ou encore Firmine Richard… Il est d’ailleurs déstabilisant de voir d’aussi grands comédiens dans la peau de retraités isolés et vulnérables. Ensemble, ils forment un groupe de petits vieux drôles et attachants, qui ont chacun leurs caractéristiques : un ancien champion de boxe, une nymphomane aux cheveux roses, un homosexuel amoureux de théâtre… et nous rappellent, une fois de plus, que ces personnes ont, elles aussi, été jeunes une fois dans leur vie.

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L’autre piqûre de rappel véhiculée par le film : nous sommes tous concernés par cette situation problématique de certaines maisons de retraite en France, et cela pourrait très bien nous arriver aussi, de nous retrouver seuls, démunis, et sans autonomie. On aimerait bien que nous ou nos proches soient traités dignement… il est donc primordial de lever le voile sur ces dysfonctionnements, quand il y en a… Un message qui rappelle d’ailleurs beaucoup celui du film Netflix I Care a Lot, avec Rosamund Pike, sur le même thème.

Seul hic : Maison de retraite manque parfois de réalisme, avec des scènes un peu trop édulcorées… Un petit défaut que l’on pardonne, et qui peut aisément être mis sur le compte de la comédie. Après tout, c’est là l’objectif de ce genre cinématographique : faire passer un message sérieux, parfois grave, mais avec le sourire. Thomas Gilou y parvient malgré tout, et mérite que son film soit vu par le plus grand nombre, ne serait-ce que pour la force de ce message.

15 / 20

Fanny BL

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