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Casques à cornes, peaux de bête, Valhalla… Bienvenue dans l’univers des Vikings ! Après The Witch (2016) et The Lighthouse (2019), Robert Eggers signe un troisième long-métrage galvanisant qui s’inscrit dans la lignée des séries Vikings et Game of Thrones. The Northman fait un tour complet de la question sur une civilisation vieille de plusieurs centaines d’années.
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Islande, Xème siècle. Amleth (Alexander Skarsgård), jeune prince viking, assiste à l’assassinat de son père, le roi Aurvandil (Ethan Hawke), par son oncle, Fjölnir (Claes Bang). Ce dernier s’empare du trône et prend pour épouse la mère du garçon (Nicole Kidman). Amleth fuit son royaume en jurant de se venger. Il reviendra deux décennies plus tard, en tant que guerrier intrépide se faisant passer pour un esclave.
L’histoire du film, c’est celle d’Amleth, une légende scandinave écrite par un moine danois en 1200, mais rendue célèbre par William Shakespeare avec sa cultissime pièce de théâtre Hamlet (1603). Dans The Northman, des éléments de la mythologie nordique et des sagas islandaises ont été ajoutés.
Le scénario pourrait tenir sur un mouchoir en papier par sa simplicité, hormis un revirement de situation intéressant au milieu du film. Pour l’écriture, Robert Eggers a été aidé par Sjόn, un romancier et poète islandais, mais aussi par des archéologues et des historiens, pour tenter de recréer la réalité de l’époque dans ses moindres détails. Mission accomplie, Monsieur Eggers ! Au visionnage, on sent bien qu’un énorme travail de documentation a été réalisé en amont. Le sujet est très maîtrisé. Le Valhalla (paradis pour les guerriers dans la mythologie nordique), la Walkyrie (déesse guerrière), les corbeaux du Dieu Odin… Toutes les croyances, mythes et rituels affichés à l’écran montrent bien le souci d’authenticité et de respect des traditions vikings.
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Avec cette histoire prenante malgré sa simplicité, Robert Eggers s’éloigne également de tout manichéisme en remettant en cause les définitions du bien et du mal. Qui est vraiment le « méchant » de l’histoire ? La réponse n’est pas aussi simple, et le doute subiste. The Northman aborde aussi une réflexion intéressante sur les notions de famille, d’honneur, de vengeance, et de destinée… encore des éléments qui comptaient beaucoup pour ces civilisations.
Mais surtout, le film doit sa réussite à son casting excellent, porté par Alexander Skarsgård, qui a sûrement dû prendre une bonne dose de protéines pour ce rôle. Méconnaissable dans un corps à la musculature volumineuse et menaçante, l’acteur suédois est très crédible en viking énervé. Il est amusant de le voir dans un tout autre duo avec Nicole Kidman par rapport à celui qu’ils forment dans la série Big Little Lies. Les rôles s’inversent : alors qu’Alexander Skarsgård incarnait un mari violent, il joue ici le fils d’une reine viking.
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Les portraits de femmes proposés par Robert Eggers sont d’ailleurs plutôt inspirants. En plus de Nicole Kidman, alias Gudrún, mère protectrice et épouse soumise – en apparence seulement, le réalisateur retrouve également Anya Taylor-Joy après The Witch (2016), pour incarner le rôle d’une esclave très futée et courageuse. Le travail de l’actrice de 26 ans doit être jugé satisfaisant, puisqu’elle devrait à nouveau figurer dans le prochain long-métrage de Robert Eggers, un remake du Nosferatu de F.W. Murnau (1922).
En bref, si on devait résumer The Northman en deux mots : Vikings et violence… Alors si vous n’êtes pas fans de ces deux éléments, fuyez ! L’ambiance très sombre du long-métrage risque de ne pas plaire à tout le monde. Reste que le film bénéficie d’une photographie, de décors et de costumes splendides, en plus de son casting impeccable. Ultime réussite : la musique, composée par Robin Carolan et Sebastian Gainsborough, qui nous plonge immédiatement dans l’ambiance viking, et nous emmène tout droit au paradis… ou plutôt, au Valhalla !
16 / 20
Fanny BL
L'Oreille Cinéphile 
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