Bienvenue dans l’univers de Cloclo et ses Claudettes ! Le biopic, réalisé par Florent-Emilio Siri, résume la vie rebondissante d’une icône de la chanson française, Claude François, qui continue de fasciner 30 ans après sa disparition. Nous sommes dans la France des années 60, les années yéyé. C’est l’arrivée du twist, du disco et de « Salut les Copains ». Johnny Hallyday et Michel Sardou se sont déjà fait une place dans la chanson française. Quant à Cloclo, c’est une autre histoire…
Cloclo, ce n’est pas seulement les paillettes, la gloire et le destin tragique d’une grande star. C’est aussi et surtout, l’histoire d’un homme, détesté par certains, adoré par d’autres. Le réalisateur esquisse un portrait fouillé et précis d’un chanteur survolté. Il a voulu savoir qui était vraiment cet homme, au-delà de son côté kitch, du garçon soigné. Il raconte le personnage au plus près de ce qu’il est, et vise l’humain avant tout. Le film se concentre beaucoup sur la relation entre Claude et son père. Ce dernier ne voulait pas d’un « fils saltimbanque ». Le jeune homme, le « mal-aimé », ne s’aimait pas non plus physiquement, avec sa « petite taille et sa voix de canard », son air efféminé… Lui-même n’a pas réussi à jouer son rôle de père avec ses deux enfants, Claude Junior et Marc. Cette relation s’est aussi traduite par des problèmes relationnels, caractérisés par une jalousie maladive envers les femmes de sa vie.
Plus qu’un simple chanteur, Claude François était aussi un excellent danseur et se souciait de la qualité de son jeu de scène. Il était caractériel et exigeant dans son travail. Pas facile de trouver un acteur à la hauteur du personnage, physiquement comme moralement ! Et pourtant, Florent-Emilio Siri a dégoté Jérémie Rénier, un petit nouveau, déjà vu dans Le Gamin au Vélo et Les aventures de Philibert. L’acteur est saisissant de ressemblance. Il réussit à imiter le caractère complexe de Claude François. Son jeu, à la fois séduisant et antipathique, étonne et fascine. Le tour est joué !

Tous ces traits personnels sont observés à la loupe, et redessinés (presque) à la perfection. Le film, lui, respecte la longue vie de la star, au détail près. La mamma à l’accent italien, la courte aventure avec France Gall… Rien n’est délaissé. Si bien que le réalisateur oublie qu’il en est déjà à 2h30 de film…
Seul hic donc : le long-métrage est un peu trop… long. Le spectateur s’impatiente, voit chaque nouveau tube défiler. Vous n’attendrez qu’une seule chose : la fin. Pour cela, Florent-Emilio Siri s’est directement inspiré d’Alfred Hitchcock. La scène de la douche est très intense. Elle décrit la mort accidentelle du chanteur de façon très symbolique. Autre point faible de Cloclo : les acteurs surjouent un peu trop leur rôle, comme Aimé, le père de Claude François, quand il rejette son fils.
Le film est une bonne surprise et s’éloigne finalement d’une idolâtrie exagérée du chanteur. A la sortie de la séance, vous aurez simplement envie de réécouter les tubes de Claude François : « Les sirènes du port d’Alexandrie, chantent encore la belle mélodie… »
Note : 13/20

Fanny BL
Votre commentaire