« Frankenweenie » : La fin de l’ère Tim Burton ?

Cinq mois après Dark Shadows et seulement deux mois après avoir produit Abraham Lincoln, chasseur de vampires, Tim Burton continue sa course ! Il ressuscite Frankenweenie, l’un de ses premiers court-métrages. Mais voilà, la formule habituelle utilisée par le réalisateur semble aujourd’hui décliner. Ce nouveau film vaut-il le détour ?

Après la mort soudaine de son chien Sparky, le jeune Victor n’a qu’un seul but : ramener à la vie celui qui était son meilleur ami. Son expérience scientifique fonctionne comme prévu, mais elle aura aussi des conséquences monstrueuses…

Tim Burton se passionne toujours autant pour le film d’animation. Frankenweenie est son quatrième, après Les Noces Funèbres en 2004. Comme pour ses prédécesseurs, le réalisateur utilise le stop-motion, cette technique qui consiste à « donner vie » à des marionnettes. Elle plaira aux petits comme aux grands par l’aspect magique qu’elle donne au film. Ce principe a d’ailleurs toujours plu à Tim Burton puisqu’il reprend l’idée de résurrection de l’histoire de « Frankenstein », le célèbre roman écrit par Mary Shelley. Un inventeur, un monstre, la vie, la mort. Le décor est planté. La patte burtonienne est bien là.

Le choix de tourner en noir et blanc était une évidence pour Tim Burton. Notre œil de spectateur n’est plus habitué à cette esthétique particulière créée par l’absence de couleurs. Mais le contraste entre ombre et lumière, inspiré du cinéma expressionniste allemand, resserre notre regard sur ce que le cinéaste veut nous montrer du doigt et garde une certaine subtilité. Le charme opère. Enfin, comme dans tous les films de Tim Burton, la musique joue un rôle très important. Danny Elfman, éternel complice du réalisateur, nous livre une fois de plus des mélodies enchanteresses et des chœurs d’enfants envoûtants.

Malheureusement, ces précieux ingrédients ne suffisent plus. La lassitude s’installe peu à peu dans le cinéma burtonien. Le petit Victor et son père ressemblent trait pour trait à Victor Van Dort dans Les Noces Funèbres. Edgard, le copain de classe bossu, sort tout droit de L’étrange Noël de M. Jack. Le quartier où habite Victor et sa famille correspond exactement aux maisons couleurs pastel d’Edward aux mains d’argent. Bien que les personnages soient fictifs, ils représentent deux des acteurs fétiches du réalisateur, Winona Ryder (qui fait d’ailleurs le doublage d’Elsa) et Vincent Price. Tous ces ingrédients donnent un film égocentrique et très personnel : Tim Burton se regarde dans un miroir et se demande où il en est aujourd’hui. Que proposera-t-il la prochaine fois ? A-t-il encore quelque chose à prouver ?

Frankenweenie a fait un mauvais démarrage au box-office américain avec 30 millions de dollars  de recettes. En France, il semblerait que le film connaisse plus de succès, bien qu’il soit loin derrière Skyfall et le dernier Astérix et Obélix. La dernière œuvre de Tim Burton, Dark Shadows, avait mieux démarré aux États-Unis, même si les 79 millions de dollars de recettes avaient donné un résultat décevant.

Depuis le franc succès remporté par Alice aux pays des merveilles, il semble que le maître de l’épouvante soit devenu le pantin de Disney. L’originalité qui caractérisait son art a disparu, son style est copié par de nombreux réalisateurs (Coraline, Les cinq légendes). Le cinéaste est au sommet de son inspiration créatrice et peine à pousser plus loin encore. Peut-être est-ce la fin de Tim Burton et de sa notoriété…

Note : 10/20

Fanny BL

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