Naomi Watts et Robin Wright enfilent le costume de mamans-quadragénaires pour une aventure amoureuse hors-du-commun… Chaud devant !
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Meilleures amies depuis toujours, Lil et Roz vivent en parfaite osmose avec leurs deux fils, Ian et Tom, dans leurs maisons dominant la baie australienne. Inexplicablement, et pourtant comme à l’évidence, chaque femme se rapproche du fils de l’autre, nouant avec lui une relation passionnelle. Jusqu’à ce que le temps qui passe vienne bouleverser leur idylle…
Après Coco avant Chanel (2008), Anne Fontaine dépasse le thème de triangulation propre à ses précédents fils pour mettre en scène un quatuor néo-incestueux. Adapté du roman « Les Grand-mères » de Doris Lessing, lui-même inspiré d’une histoire vraie, le film aborde avec audace des thèmes perturbants comme l’interdit, la transgression des règles morales et les non-dits.
Mer transparente, végétation luxuriante, soleil brûlant… Le récit se déroule dans un lieu paradisiaque et intemporel. Le décor est planté et s’accorde totalement avec le style surfeur-sexy de Xavier Samuel (Ian) et James Frecheville (Tom). La présence singulière des deux jeunes hommes exercera sur vous un charme immédiat. Les plans sont méticuleux, travaillés au millimètre. Ils donnent au film une esthétique harmonieuse.

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Naomi Watts (The Impossible) et Robin Wright (La Conspiration) incarnent avec grâce les « mères parfaites ». Le teint éclatant, les yeux brillants, les deux actrices mènent leur rôle de quadras névrosées à merveille.
L’histoire est à la fois attractive, sensuelle et dérangeante, à la limite de l’ambiguïté. Vous serez rapidement tiraillés entre le plaisir et la gêne, par ce dénigrement de la famille, cette désapprobation des relations amoureuses « normales ». La cinéaste veut tellement nous choquer qu’elle va même trop loin. Les relations s’entrelacent, se confondent presque… Vous aurez l’impression que tout, même le plus inacceptable, pourrait se produire.
Anne Fontaine met en scène les désirs complexes de l’être humain et nous fait durement réfléchir sur notre condition : l’amour peut-il exister sous cette forme ? Aurions-nous pu dépasser les limites, nous aussi ? Une relation amoureuse « mère-fils » peut-elle être acceptée par la société ? Perfect Mothers donne sa propre réponse, aussi délicate qu’un complexe d’œdipe.
Note : 14/20

Fanny BL
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