Dans un univers hors-du-commun, versez des effets visuels, ajoutez une bonne dose d’amour rose bonbon, mélangez, puis mettez le tout au four pendant 1h45, thermostat 6… Vous obtiendrez le mélange explosif d’Upside Down ! Juan Solanas a-t-il trouvé les bons ingrédients ? Réponse ici !
Adam tente de joindre les deux bouts dans un monde détruit par la guerre (l’En Bas). Il est hanté par le souvenir d’une jeune fille dont il est amoureux, Eden, qui vit dans un espace d’abondance (l’En Haut). Ce monde se trouve juste au-dessus de celui d’Adam, si près que lorsqu’il regarde vers le ciel, il peut voir les lumières étincelantes des villes. Mais son accès est strictement interdit et la gravité de l’En Haut rend toute transgression très périlleuse…
Juan Solanas bouleverse les lois de la gravitation et nous livre l’histoire de deux êtres que tout oppose ; une histoire d’amour impossible, contraire aux lois qui régissent les deux mondes. Le cinéaste ne passe pas par quatre chemins : il disperse un bon nombre de symboles, jusqu’à basculer rapidement dans les clichés… et à l’assumer totalement ! Car l’objectif de Juan Solanas est bien de nous émerveiller par des plans saisissants, des paysages oniriques, et autres jeux de miroirs réussis. La puissance visuelle est l’élément qui fait la force d’Upside Down.

Vous vous rendrez vite compte que le film prend des aspects très, voire trop manichéens : le monde d’En Haut, clinquant, lumineux, s’apparente à notre monde futur d’un point de vue optimiste, tandis que celui d’En Bas, sombre et froid, nous donne une version bien négative de l’avenir. Dans un registre plus mystique, le monde d’Adam symbolise l’enfer et la pauvreté, tandis que celui d’Eden (pour ne pas l’appeler Eve) correspond au paradis, à la luxure. Les références ne sont pas moins nombreuses : l’histoire nous fait tout de suite penser à 1984 de George Orwell, dans lequel aucune liberté, et encore moins une relation amoureuse, n’est tolérée.
Juan Solanas s’offre un casting de choix : Jim Sturgess, récemment vu dans Cloud Atlas, colle bien à son rôle de prince charmant-savant fou (inventeur de la fameuse crème anti-âge). Kirsten Dunst (Bachelorette, 2012), alias Eden, divinité inaccessible, est toujours aussi radieuse.
Le concept de science-fiction, aux allures à la fois futuriste et romantique, était ingénieux. Mais il se trouve confronté à une intrigue sentimentale un peu trop fade. Malgré le côté niais d’Upside Down, le charme opère : vous serez envahis par une immense sensation de bien-être. Poursuivis par une douce musique (BO composée par Benoît Charest), vous verrez les étoiles… Et de temps en temps, ça ne fait pas de mal.
Note : 13/20

Fanny BL
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