Cette fois, on ne rigole plus. Sophia Coppola sort l’artillerie lourde. Après un Somewhere (2011) trop mou, la cinéaste change de registre et signe un 5ème long-métrage beaucoup plus vif et rythmé. Planquez vos bijoux, fourrures et chaussures léopard, la bande de « Bling Ring » arrive !
À Los Angeles, un groupe d’adolescents négligés par leurs parents et fascinés par la mode cambriolent les maisons des célébrités pour voler leurs objets de luxe. Parmi leurs victimes : Paris Hilton, Lindsay Lohan ou encore Rachel Bilson. Les médias ont surnommé ce gang, le « Bling Ring ».
Tiré de faits réels, le film revient sur les aventures d’une jeunesse américaine déboussolée. Plan par plan, Sophia Coppola dénonce les conséquences néfastes du monde dématérialisé dans lequel vivent Marc, Rebecca, Nicki, Sam et Chloé. Car tel est l’intérêt de The Bling Ring – et de tous ses autres films : la façon dont le sujet est abordé et dont les personnages sont filmés, bien plus que le scénario lui-même. Le charme opère : vous vous glisserez plus facilement dans la peau acnéique des lycéens que dans leur ennuyeuse histoire. Vous aurez presque envie de Louboutin…

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Après la candide Kristen Dunst (Virgin Suicides, Marie-Antoinette), Sophia Coppola a trouvé sa nouvelle protégée : Emma Watson. L’idole mondiale de la saga Harry Potter s’est radicalement transformée. Sourire ravageur, regard coquin… la jeune actrice a tous les atouts pour réussir son rôle d’ado fashion délurée. Si bien qu’elle fait de l’ombre aux autres jeunes pousses de L.A. (Israel Broussard, Katie Chang, Taissa Farmiga, Claire Julien), tout juste arrivés dans la cour des grands.
Une chose est sûre : la patte “coppolienne” est bien là. Au fil de ses cinq long-métrages, les sujets se ressemblent et s’assemblent : célébrité, solitude, ennui… Sa signature, à laquelle elle tient tant, reste la même. Ses choix musicaux variés aussi. Des caractéristiques qui ne posent donc pas forcément problème. Seul obstacle que la cinéaste pourrait rencontrer un jour : la redondance de ces mêmes thèmes scénaristiques, véritables jeux de miroirs avec sa propre vie de « fille de riche ».
L’Oreille Cinéphile craignait que The Bling Ring soit trop bling-bling à l’extérieur et creux à l’intérieur : Sophia Coppola s’est finalement donné un coup de cravache, et nous a donné tort… Une belle renaissance qui, on l’espère, durera.
Note : 13/20

Fanny BL
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