Elle est naturelle, rebelle, pulsionnelle. Elle prend la vie comme elle vient. Frances Ha, jeune New-Yorkaise en mal d’avenir, est la nouvelle anti-héroïne de Noah Baumbach. Après Greenberg (2010), le réalisateur retrouve Greta Gerwig et signe un film touchant.
Frances rêve de devenir chorégraphe et de faire partie d’une compagnie de danse. En attendant, elle donne des cours, s’amuse avec sa meilleure amie, et s’égare…
Noah Baumbach privilégie le détail et la minutie. Chaque plan s’attarde sur une expression, un sentiment ou une émotion. Le noir et blanc s’impose comme une évidence, et donne une esthétique particulière à l’ensemble, évoquant le film d’époque. Le spectateur passe du baume au cœur au vague à l’âme tout en suivant les péripéties de Frances, débordante d’énergie, ado dans sa tête. De son côté, Greta Gerwig est lumineuse. Son jeu, empreint d’humour et de mélancolie, révèle tout son talent.

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Mais Frances Ha est bien plus complexe. C’est aussi l’histoire d’une amitié très forte, qui résiste à tout. Celle de Frances et Sophie, les inséparables, le « couple de lesbiennes divorcées ». Fil rouge du film, cette relation nous fait comprendre que les obstacles sont parfois plus faciles à surmonter à deux.
Notre seul regret : le manque de scènes dansées ! Un manque rapidement comblé par d’autres richesses : les gestes de Frances, sa course folle dans la rue, ou son hyperactivité chronique… Au final, tout devient pas de danse et spectacle intemporel.
Frances Ha saisit et assure que tout ira bien dans le futur. La morale du film en ressort plus lyrique : nous sommes tous les chorégraphes de notre propre vie, libres d’en faire un ballet romantique, un tango endiablé, ou simplement une valse sans fin. Un conseil : n’hésitez pas un instant à entrer dans la danse.
Note : 18/20

Fanny BL
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