« Le vent se lève » : Hayao Miyazaki tire sa révérence

L’heure est venue : le maître de l’animation japonaise se retire définitivement, après onze longs-métrages. Avant son départ, il nous livre un dernier film, aux allures de testament. Adieu la magie, les créatures mignonnes et la joie donc : ici le pessimisme et la tristesse sont de mise. Sortez les mouchoirs, Miyazaki s’en va, et il le fait savoir !

Dans le Japon des années 1920, Jiro rêve de dessiner et de fabriquer de magnifiques avions. Son génie l’impose rapidement comme l’un des plus grands ingénieurs du monde. Il vivra des événements marquants et fera entrer l’aviation dans une ère nouvelle.

Apparemment, M. Miyazaki est triste de partir à la retraite. Du moins, c’est le message que véhicule son dernier film. Plutôt long pour un film d’animation, Le vent se lève ne semble pas s’adresser aux enfants, à l’inverse de la plupart de ses long-métrages, comme le récent Ponyo sur la falaise (2008). Le héros, inspiré de l’ingénieur en aéronautique Jiro Horikoshi et du romancier Tatsui Hori, est un personnage trop gentil. Il encaisse les coups durs et connaît une vie déprimante, bien que remplie d’une belle histoire d’amour et d’un travail passionnant. Habitués à la légèreté et la gaîté de Miyazaki, vous en ressortez bredouilles.

Cependant, le thème récurrent de l’aviation, cher au cinéaste, offre de très belles images. Il raconte et dénonce avec talent des événements historiques connus au Japon, dont le séisme de Kanto en 1923, la Grande Dépression, l’épidémie de tuberculose et la guerre. La musique du fidèle Joe Hisaishi, merveilleuse, occupe toujours une place aussi importante aux côtés du dessin.

Un seul élément est toujours au rendez-vous : la grande poésie, qui caractérise l’œuvre de Miyazaki. Le réalisateur jongle avec les envolées lyriques et les scènes mélancoliques, mettant en scène des personnages émotifs et pleins d’humanité. Ces qualités donnent au film une dimension mystique, toutefois moins forte que dans les précédents.

Si Le vent se lève ne donne pas des ailes, il met pourtant un terme à une grande carrière. Larmes, désespoir… Miyazaki sort l’artillerie lourde, mais garde une certaine dignité. Vœu d’honneur issu des traditions japonaises ? Orgueil de réalisateur ? Qu’importe : que ce soit en bien ou en mal, le vieux cinéaste a marqué les consciences, une fois encore.

13/20

Fanny BL

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