« Her » : Une histoire d’amour 2.0

En tant que réalisateur, producteur et scénariste de son 4ème long-métrage, Spike Jonze réalise le triplé gagnant. Il nous livre une histoire d’amour virtuelle à la fois délirante et réaliste. Société plongée dans l’ennui, absence de communication, addiction aux appareils numériques… Bienvenue dans un futur pas si lointain !

Theodore Twombly, un homme sensible au caractère complexe, sort d’une rupture difficile. Il fait l’acquisition d’un programme informatique capable de s’adapter à la personnalité de chaque utilisateur. En lançant le système, il fait la connaissance de Samantha, une voix féminine intelligente, et en tombe amoureux.

Véritable miroir de notre société future, voire actuelle, Her dévoile avec un humour noir les limites des relations humaines. Au centre de l’histoire : Joaquin Phoenix (The Immigrant), magistral, comme toujours. Il donne la réplique à une voix sensuelle et rassurante, celle de Scarlett Johansson (Captain America, le soldat de l’hiver). L’actrice n’apparaît jamais à l’écran mais révèle une présence presque physique à ses côtés. L’alchimie entre les deux amants est complète : le tour est joué.

Fortement romantique, aux allures de nostalgie, Her enchaîne les belles images (lumières de la ville, ascenseurs de verre, paysages enneigés) et les plans resserrés. Le tout est rythmé par une musique signée Arcade Fire, qui donne une dimension plus poétique au film.

Joaquin Phoenix dans le rôle de Theodore Twombly

Malgré tout, le scénario reste alambiqué. Spike Jonze va loin, très loin… jusqu’à explorer de façon invraisemblable certaines facettes des relations amoureuses. On ressent une peur inouïe face à une telle histoire : est-il possible de tomber amoureux d’un système d’exploitation, autrement dit du vide, de l’inexistant ? Spike Jonze nous fait brutalement réaliser à quel point la présence d’un être physique est vitale, et jusqu’à quelles folies le monde virtuel peut nous mener.

En dépit d’un récit perturbant, Spike Jonze offre un film bouleversant, entraînant l’introspection personnelle et la remise en question de nos pratiques numériques. A une époque de doute et d’incertitudes, la bizarrerie du phénomène Her vous intriguera au long terme, et vous rappellera que l’amour est une quête universelle, mais surtout réelle.

15/20

Fanny BL

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