« Tanta Agua » : Les malheurs de Lucía

Quoi de pire que de partir en vacances avec ses parents ? Les passer sous la pluie ! Ana Guevara Pose et Leticia Jorge Romero signent un premier film riche en bonnes idées, aux allures d’autobiographie, mais parfois alourdi par un rythme lent.

Alberto emmène ses enfants, Lucía et Federico, en vacances, pour passer plus de temps avec eux. Mais la pluie omniprésente gâche leurs projets et laisse l’ennui s’installer. Lucía, adolescente mal dans sa peau, va malgré tout vivre un séjour fort en émotions.

Le synopsis de Tanta Agua ressemble en tous points au scénario-type d’un Sofia Coppola. Avec pour thème principal l’ennui, le premier film des deux réalisatrices uruguayennes nous faisait craindre le pire : serait-ce un Somewhere bis, devant lequel le spectateur s’ennuie autant que les personnages ? Heureusement, non. Les deux réalisatrices nous épargnent et ajoutent une pointe d’action dans leur long métrage.

Malù Chouza dans le rôle de Lucía

Malgré un début assez lent et plat, on finit par se prendre au jeu et par suivre, étape par étape, les tristes aventures du père et ses enfants, dans un monde sombre et pluvieux. Peut-être parce que les vacances ennuyeuses en famille, quand on est ado et qu’on déteste le monde entier, on l’a tous vécu, au moins une fois dans sa vie. Peut-être parce que finalement, voir ce père maladroit et timide avec ses propres enfants, est touchant et nous rend compatissants.

Mais le véritable intérêt du film est la force et la profondeur du personnage de Lucía (interprétée par Malú Chouza). Au dernier quart du film, la caméra se resserre sur l’adolescente, son mal-être et ses états d’âme. Les réalisatrices abordent avec une certaine sincérité la première déception amoureuse, la première cuite, et le besoin d’indépendance propres à cette période de la vie. Se pencher sur ce personnage dès le début du film aurait été d’autant plus intéressant.

Autre élément intéressant : l’eau, présente partout dans le film. La pluie, la piscine, la station thermale… Toute cette eau, symbolisant le calme, la quiétude, mais aussi la purification et la régénérescence de la jeune fille, donne son unité au scénario. Après Tanta Agua, les deux cinéastes ont déjà un autre projet en tête, Aleli. S’il gagne en maturité, leur travail en équipe pourrait être une vraie réussite.

15/20

Malù Chouza et Néstor Guzzini dans les rôles de Lucía et Alberto

Fanny BL

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