« Deux Moi » : La critique et l’interview de Cédric Klapisch et François Civil

Podcast [interview] : Cédric Klapisch et François Civil vous disent pourquoi Deux Moi est un film qui rend heureux

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« Deux Moi » : Un feel-good movie grande classe

Après Casse-tête chinois en 2013 et Ce qui nous lie en 2017, Cédric Klapisch brosse le portrait du Paris d’aujourd’hui à l’heure des réseaux sociaux, à travers le quotidien de deux trentenaires célibataires qui traversent chacun une phase dépressive, de manière différente.

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Le virtuel peut-il remplacer la vie réelle pour une rencontre amoureuse ? C’est la question que pose Cédric Klapisch, au spectateur comme à lui-même, à travers l’histoire de Deux Moi, un feel-good movie à la française réconfortant et savoureux. Les « deux moi », ce sont Rémy et Mélanie, deux âmes seules qui vivent dans le même quartier à Paris, et se croisent toujours sans jamais se voir. L’une multiplie les rendez-vous ratés sur les réseaux sociaux. L’autre peine à faire une rencontre amoureuse après un burn-out. Tous deux sont victimes de cette solitude des grandes villes, dans une époque hyperconnectée où l’on croit pouvoir rencontrer quelqu’un plus facilement.

Comme à son habitude, Cédric Klapisch filme les joies et les peines du quotidien, avec des personnages toujours attachants, souvent drôles sans en avoir conscience, et qui se retrouvent parfois dans des situations cocasses. Pour incarner ce duo, le réalisateur ne change pas une équipe qui gagne, et refait appel à François Civil et Ana Girardot, après des rôles de frère et sœur dans Ce qui nous lie. Cédric Klapisch place toujours sa caméra à hauteur humaine, dans une démarche empathique et bienveillante envers ses personnages.

Ana Girardot et François Civil © Emmanuelle Jacobson-Roques – Ce qui me meut

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Dans Deux moi, le cinéaste aborde le besoin d’amour dans un monde où tout va vite, empli de tension, de haine, ou bien d’indifférence. Les individus ont l’impression d’être – ou sont vraiment – de simples numéros. L’exemple de l’entreprise où travaillait Rémy, qui licencie de nombreux salariés pour les remplacer par des robots bien plus rapides et performants, est plus que flagrant, et montre bien la perception de Cédric Klapisch sur la marche de notre société actuelle. Mais là où réside son grand talent, c’est quand il arrive à aborder des thèmes graves, comme la dépression, sur une note légère et optimiste, mais sans non plus verser dans la comédie potache. Le juste équilibre est trouvé.

Au-delà de la solitude et de la quasi-impossibilité d’une rencontre, Cédric Klapisch propose une ouverture : celle la psychothérapie, dont l’objectif est d’aller mieux grâce à la parole. Dans cette partie – et avec des personnages désopilants, brillamment interprétés par Camille Cottin et François Berléand -, le réalisateur s’est inspiré du métier de sa mère, elle-même psychologue dans des hôpitaux. Cédric Klapisch a souhaité rendre hommage à ce métier qui permet de croire au potentiel de la parole. A quoi sert vraiment un psychanalyste ? C’est une autre question abordée dans le film.

François Civil et François Berléand © Emmanuelle Jacobson-Roques – Ce qui me meut

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Que ce soit l’histoire d’une ouvrière nordiste au chômage engagée par un puissant trader (Ma part du gâteau), d’un père célibataire qui cherche sa place dans le monde et dans sa vie (Casse-tête chinois), ou encore d’une fratrie qui doit reprendre le vignoble familial (Ce Qui Nous Lie), Cédric Klapisch arrive toujours à nous toucher de manière subtile, sans jamais verser dans le pathos ni sans être trop léger. Il applique de la pommade sur nos âmes de manière simple et efficace. En somme et sans avoir peur des mots, il fait ce qui existe de mieux dans le cinéma français aujourd’hui.

Il est donc presque inutile de préciser qu’on a hâte de découvrir son prochain long-métrage, En Corps, dont la sortie au cinéma est prévue pour 2022. Il raconte l’histoire d’une danseuse classique forcée de mettre un terme à sa carrière après une grave blessure lors d’un spectacle. Pour le rôle principal, Cédric Klapisch a fait appel à Marion Barbeau, première danseuse à l’Opéra national de Paris, qui fera donc ses débuts comme actrice, aux côtés de Pio Marmaï, Denis Podalydès et Muriel Robin… mais aussi François Civil, qui signera sa troisième collaboration avec Cédric Klapisch !

Cerise sur le gâteau : la danse est un thème qui passionne le cinéaste depuis des années. Il l’a déjà abordé dans son documentaire Aurélie Dupont danse, l’espace d’un instant, sorti en 2010… Le résultat s’annonce décidément très prometteur !

16+/20

Fanny BL

Camille Cottin et Ana Girardot © Emmanuelle Jacobson-Roques – Ce qui me meut

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