Voici tout d’abord un podcast chantant sur les princesses Disney « nouvelle génération » :
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« Mulan » de Niki Caro : Fini de rigoler !
Depuis les années 2010, Disney enchaîne à un rythme effréné les remakes de ses grands classiques d’animation en prises de vues réelles… Après Aladdin, Le Roi Lion, Dumbo, Maléfique 2 et La Belle et le Clochard rien que pour l’année 2019, Mulan s’ajoute à cette longue liste, pour le meilleur comme pour le pire… Alors que vaut cette adaptation-là ? Réponse ici, avec le moins de spoilers possible !
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On ne présente plus l’histoire de Mulan, cette jeune Chinoise qui décide de partir à la guerre à la place de son père, invalide, en se faisant passer pour un homme, pour sauver l’honneur de sa famille. Si les remakes en live action d’Aladdin et du Roi Lion sont des copies conformes des dessins animés originaux Disney, ce n’est pas le cas de ce nouveau Mulan. Les scénaristes ont pris quelques libertés, comme l’ajout d’un personnage féminin plutôt bien trouvé, et l’apport de la magie, beaucoup moins présente dans le dessin animé de 1998 – et de toute façon traitée de manière différente. Ce nouveau personnage est finalement le seul vraiment intéressant, avec celui du « méchant officiel » de l’histoire, Böri Khan (Jason Scott Lee) – l’équivalent de Shan-Yu, chef des Huns, dans le film d’animation -, et fait penser à une sorte de Khal Drogo version asiatique (corps baraqué, yeux cernés de noir et visage couvert de cicatrices), pour les fans de la série Game of Thrones.
Pour marquer le coup, Disney a fait appel à des superstars chinoises : les actrices Liu Yifei et Gong Li (Mémoires d’une geisha) pour les rôles de Mulan et Xianniang, et les acteurs Jet Li et Donnie Yen pour ceux de l’empereur et du commandant Tung. Le casting est donc, à priori, réussi d’emblée. Les valeurs véhiculées par l’histoire originale – la bravoure, la loyauté, le devoir, l’honneur – sont les mêmes. Les costumes et décors, notamment la Cité impériale, sont magnifiques. Le film comporte également des scènes de combat spectaculaires et drôles par leur manque total de réalisme – faisant penser à des classiques d’arts martiaux comme Tigre et Dragon -, qui s’explique par le don de force intérieure que possède Mulan depuis sa naissance : il s’agit du « chi », décrit dans la culture chinoise comme une intense énergie chez les êtres vivants.

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Mais passons aux points négatifs et il y en a tout de même plusieurs. De nombreux éléments du dessin animé manquent cruellement, dont l’humour, incarné par divers personnages, notamment animaliers : Mushu le petit dragon, Cri-Kee le criquet, ou encore Khan, le cheval, qui accompagnent Mulan dans ses aventures. Côté humain, Grand-mère Fa, les ancêtres, et la petite bande de guerriers (Yao, Ling et Chien-Po) qui s’entraîne et combat aux côtés de la jeune femme, sont tous absents, ce qui retire une bonne part de l’esprit et l’essence du film original.
Autre manque : une scène indispensable au début du dessin animé, tout bonnement supprimée [ALERTE SPOILER scène dans laquelle Mulan coupe ses longs cheveux noirs avec l’épée de son père, avant d’enfiler son armure et de partir au combat]. Elle est pourtant très importante, car cet acte marque la transformation « symbolique » de Mulan en homme, et du même coup, son passage à l’âge adulte.
Dernier point : la musique, pour laquelle des instruments traditionnels chinois ont été utilisés, est très belle, mais… aucune des célèbres chansons n’a été conservée ! « Réflexion » (reprise seulement en version instrumentale), « Comme un homme », ou encore « Une belle fille à aimer » donnent tout son rythme à l’histoire de Mulan et son côté un peu joyeux, pour un sujet tout de même grave… On ne demandait pas à ce que ce film soit une copie conforme du Disney original, mais ce sont tout de même les meilleurs éléments qui ont été tronqués… dommage !

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Ce Mulan 2020 fait preuve de beaucoup plus de sérieux et de réalisme que le film d’animation original, tout en restant un peu familial et divertissant. Malheureusement, il n’arrive pas à égaler son prédécesseur, du moins aux yeux des plus grands fans et des nostalgiques l’ayant découvert étant enfant (dont L’Oreille Cinéphile fait partie). En plus d’avoir été anéanti par la pandémie de Covid-19 avec l’impossibilité de sortir au cinéma, le long-métrage a d’ailleurs été alourdi par une absence de succès, et de nombreuses polémiques, déclenchées pour diverses raisons, notamment en Chine.
Succès ou pas, Disney poursuit avec acharnement ses remakes en prise de vue réelles. Parmi ses prochains projets au cinéma : Cruella, Peter Pan et Wendy, Pinocchio, La Petite Sirène et Le Roi Lion 2, rien que pour l’année 2021, si la situation sanitaire le permet… Près de dix autres chantiers sont en cours, dont Le Bossu de Notre-Dame, Bambi et Hercule, à des dates encore non fixées. Dans le fond, l’idée de tous ces remakes n’est pas forcément mauvaise, mais pour que cela fonctionne vraiment, il faudrait trouver un juste équilibre entre une adaptation maladroite et un simple copier-coller des dessins animés originaux.
12/20
Film diffusé sur la plateforme Disney +

Fanny BL
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Chansons entendues dans le podcast ♫
♪ « Un jour mon prince viendra » (Someday My Prince Will Come) extraite du dessin animé Blanche-Neige et les sept nains, composée par Frank Churchill, paroles de Larry Morey, adaptée par Francis Salabert pour la version française (1937)
♪ « Ce rêve bleu » (A Whole New World) extraite du dessin animé Aladdin, composée par Alan Menken, paroles de Howard Ashman et Tim Rice (1992)
♪ « L’Air du vent » (Colors Of The Wind) extraite du dessin animé Pocahontas : Une légende indienne, composée par Alan Menken, paroles de Stephen Schwartz (1995)
♪ « Comme un homme » (I’ll Make a Man Out of You) extraite du dessin animé Mulan, composée par Matthew Wilder, paroles de David Zippel (1998)
♪ « Au bout du rêve » (Almost There), extraite du dessin animé La Princesse et la Grenouille, composée par Randy Newman (2009)
♪ « Vers le ciel » (Touch the Sky) extraite du dessin animé Rebelle, composée par Patrick Doyle (2012)
♪ « Libérée, délivrée » (Let It Go) et « Le Renouveau » (For the First Time in Forever), extraites du dessin animé La Reine des Neiges, composées par Robert Lopez, paroles de Kristen Anderson-Lopez (2013)
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