Voici d’abord un petit podcast sur le film :
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C’est une page importante de l’Histoire de James Bond au cinéma qui se tourne, puisque Mourir peut attendre, 25ème film de la saga, marque la fin de l’ère Daniel Craig. Après quatre long-métrages et près de 15 ans de bons et loyaux services, l’acteur tire sa révérence avec classe et humilité. Mais ce dernier épisode est-il pour autant le meilleur de la « série Daniel Craig » ? La réponse ici !
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Après un malentendu avec Madeleine Swann (Léa Seydoux) de qui il s’est amouraché, James Bond (Daniel Craig) décide de quitter les services secrets et de s’exiler en Jamaïque. Mais sa tranquillité sera de courte durée : son vieil ami Felix Leiter (Jeffrey Wright), de la CIA, vient solliciter son aide pour une nouvelle mission. James Bond va alors devoir enquêter sur un nouvel ennemi bien mystérieux et sur son arme technologique redoutable.
Cette fois, c’est la der’. La boucle est bouclée, Daniel Craig raccroche définitivement son smoking de James Bond. L’acteur, qui n’était pas censé jouer dans un cinquième film de la saga, s’est laissé gagner par l’irrésistible envie d’incarner l’agent double une dernière fois. Comme en écho à la réalité, l’histoire de Mourir peut attendre débute sur la retraite de James Bond. La remise en question et le « vieillissement » d’une telle icône est intéressante : à peine parti, 007 est aussitôt remplacé par une femme dynamique et talentueuse, Nomi (Lashana Lynch), qui prend son insigne : « Ce n’est qu’un chiffre », dira-t-elle.

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Scènes d’action spectaculaires, cascades vertigineuses, réalisation soignée… Tous les ingrédients de base pour faire un bon James Bond sont réunis. La séquence prégénérique est également très réussie, avec une superbe course-poursuite en voiture dans les rues étroites de Matera en Italie. Sur ce point, l’Aston Martin, célèbre voiture suréquipée de James Bond et personnage à part entière de la saga, est toujours agréable à admirer.
Tous les ingrédients ? Presque. C’est le scénario qui pêche. Écrit par le réalisateur Cary Joji Fukunaga, entouré de Neal Purvis, Robert Wade et Phoebe Waller-Bridge, il est assez emberlificoté par moments, et comporte tout de même quelques confusions (il a fallu qu’on relise le résumé détaillé du film pour mieux le comprendre), et ce, malgré de bonnes idées, notamment sur la nature de l’arme utilisée par le nouveau méchant. Les 2h43 de film ne sont pas non plus totalement fluides : c’est parfois un peu longuet et pas toujours facile à digérer.
En scrutant les secrets de tournage, on apprend d’ailleurs que le scénario de Mourir peut attendre a maintes fois été retravaillé, peaufiné, déconstruit, puis complètement réécrit par plusieurs scénaristes avant d’arriver à sa version finale. Mois d’un an avant la date de sortie initiale du film (février 2020), et alors que le tournage avait déjà commencé, il n’était toujours pas terminé. Cette impression n’est donc pas là totalement par hasard…

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On est donc partagé entre l’envie d’y croire, et la déception face à la lente mais sûre destruction d’un mythe, celui du James Bond fort physiquement comme mentalement, qui ne laisse place à aucun sentiment ni émotion. On apprécie l’effort des scénaristes d’avoir essayé de faire évoluer le personnage, mais à l’arrivée, le discours sonne un peu faux.
Le vrai plus du film : Rami Malek, glaçant dans la peau du nouveau méchant, Lyutsifer Safin, sorte de terroriste 2.0 qui utilise une arme révolutionnaire pour façonner le monde à sa manière. Sans grande surprise, l’acteur américain, multi-récompensé pour son interprétation de Freddie Mercury dans Bohemian Rhapsody, incarne ce personnage avec une grande maîtrise.
Ce nouveau méchant apporte également des réflexions intéressantes sur des valeurs comme le bien et le mal : à force de regarder tranquillement James Bond tuer des « méchants » pour la « bonne cause », certains ne se posaient peut-être plus trop la question de savoir en quoi l’agent 007 est une « bonne personne ». Le discours de Safin remet les pendules à l’heure. Est-ce que James Bond est si « gentil » que cela ? Qu’est-ce qui le différencie d’un « vrai assassin » ?

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Le reste du casting fonctionne très bien, constitué de Léa Seydoux et Christoph Waltz (tous deux vus dans l’épisode précédent, 007 Spectre), et bien sûr, de Ralph Fiennes, Ben Whishaw, Naomie Harris et Rory Kinnear, qui composent la joyeuse bande habituelle du MI6.
La question qui brûle désormais toutes les lèvres : qui pour incarner le prochain James Bond ? S’agira-t-il d’une femme ? D’un acteur à la peau noire, pour mettre fin au suprémacisme blanc incarné par l’agent 007 au cinéma depuis des décennies ? Ou bien d’une femme noire, à nouveau incarnée par Lashana Lynch ?
Pas moins d’une centaine d’acteurs sont pressentis pour succéder à Daniel Craig, dont Tom Hardy, Henry Cavill, Richard Madden (le Rob Stark de la série Game of Thrones), Tom Hiddleston, Michael Fassbender, Regé-Jean Page (révélation de la série La Chronique des Bridgerton), Luke Evans, James Norton, Idris Elba, ou encore Gillian Anderson pour la gent féminine… Le suspense est à son comble, et il faudra s’armer de patience avant de connaître l’heureux vainqueur, qui ne sera pas dévoilé avant 2022, au plus tôt.
13+ / 20
Fanny BL

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