[NETFLIX] « The Power of the Dog »: La critique du film + L’interview de Jane Campion

Netflix, préparation de Benedict Cumberbatch, personnages masculins… Jane Campion nous dit tout !

Photo prise lors de la conférence de presse du 16.10.2021 à l’Institut Lumière de Lyon. D.R.

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« The Power of the Dog » de Jane Campion : Un western dramatique féroce

Il a décroché le Lion d’argent de la meilleure réalisation à la Mostra de Venise 2021… et on comprend parfaitement pourquoi. The Power of the Dog est un véritable tour de force, porté haut par la performance prodigieuse de Benedict Cumberbatch. 12 ans après un Bright Star un peu ronflant, Jane Campion retrouve la vigueur de ses débuts de carrière.

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Montana, 1925. Deux frères éleveurs, Phil (Benedict Cumberbatch), George Burbank (Jesse Plemons) et sont à la tête du plus gros ranch de la vallée. L’un est autoritaire et cruel, tandis que l’autre est méticuleux et bienveillant. Phil ne supporte pas que George épouse en secret Rose (Kirsten Dunst), une jeune veuve. Il cherche à atteindre cette dernière en s’en prenant à son fils, Peter (Kodi Smit-McPhee), un garçon sensible et efféminé.

On ne présente plus vraiment Jane Campion, la première réalisatrice à avoir reçu la Palme d’Or à Cannes en 1993 pour son film La Leçon de Piano, et la seule femme à avoir détenu ce type de récompense, jusqu’à ce que Julia Ducournau prenne la relève avec Titane, 28 ans plus tard. Comme pour ses deux derniers films (Bright Star et In the Cut), Jane Campion a puisé son inspiration dans la littérature pour écrire le scénario de son film : Le Pouvoir du chien (The Power of the Dog) de Thomas Savage, publié en 1967… Un roman dont elle est « tombée amoureuse » et qui l’a « hantée, d’une belle manière », a-t-elle expliqué lors du 13ème Festival Lumière de cinéma à Lyon en octobre dernier… ce qui se ressent pleinement.

Benedict Cumberbatch dans le rôle de Phil Burbank © Kirsty Griffin / Netflix

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Comme toujours dans le cinéma de Jane Campion, ce nouveau film comporte de nombreux plans contemplatifs sur des paysages grandioses, à vous donner le vertige… Ici, on peut admirer les massifs montagneux de Nouvelle-Zélande, déguisés en vallées du Montana. En adoratrice de la nature, la cinéaste pose les bases de son récit à l’aide de ces décors somptueux.

La grande qualité de The Power of the Dog réside dans son casting. Benedict Cumberbatch est stupéfiant dans son rôle de frère tyrannique. Il incarne un personnage très complexe : un mâle alpha, misogyne et homophobe torturé par son passé, qui doit évoluer dans un monde patriarcal impitoyable… Un homme tiraillé entre le devoir d’être viril et l’envie d’aimer les autres. L’acteur britannique arrive à faire passer toutes sortes d’émotions d’un simple regard, comme la colère ou le dégoût… Il était déjà impressionnant avec d’autres rôles, comme celui de Greville Wynne dans Un espion ordinaire (2021) ou Alan Turing dans Imitation Game (2014), mais ici, il se surpasse complètement, et se trouve sur la bonne voie pour décrocher un Oscar, ou du moins une nomination.

Kirsten Dunst (Les Proies) est toujours excellente elle aussi, dans la peau de cette mère de famille détruite à petit feu par son beau-frère toxique, ce cow-boy à la masculinité invasive : « C’est un homme comme un autre », dira Rose à son fils… Après tout, nous sommes dans les années 20, aux Etats-Unis. L’évolution de chaque personnage est très intéressante, en particulier celle de Peter, remarquablement interprété par Kodi Smit-McPhee.

Kirsten Dunst dans le rôle de Rose © Kirsty Griffin / Netflix

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L’autre grande qualité du film, c’est son scénario, et la tournure qu’il prend. Même si ce dernier est adapté d’une histoire déjà existante, la manière dont Jane Campion fait avancer l’intrigue à l’écran est impeccable, avec une fin inattendue, qui laisse bouche bée. Pas de violence physique montrée gratuitement au spectateur : beaucoup d’éléments sont suggérés et font appel à l’imagination. Le reste est de l’ordre psychologique, et suffit amplement à nous glacer d’effroi. La bande originale, composée par Johnny Greenwood, participe grandement à l’installation de ce climat d’angoisse. Le suspense est présent tout au long du film et on ne s’ennuie pas une seconde.

Bien plus qu’un western dramatiqueThe Power of the Dog est un thriller psychologique puissant, qui marquera les esprits à coup sûr. On regrette vraiment qu’il n’ait pas pu sortir au cinéma, en raison de la pandémie… Espérons toutefois que le long-métrage sera visionné par le plus grand nombre, car il le mérite vraiment. Un chose est sûre : Jane Campion retrouve dynamisme et énergie, et signe une œuvre à la hauteur de La Leçon de piano. The Power of the Dog ne se limitera probablement pas à un Lion d’argent à la Mostra de Venise… On parie sur un ou deux Oscars, le 27 mars prochain.

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Film diffusé sur Netflix, et présenté au Festival Netflix à Lyon

16 / 20

Kodi Smit-McPhee dans le rôle de Peter © Kirsty Griffin / Netflix

Fanny BL

4 commentaires sur “[NETFLIX] « The Power of the Dog »: La critique du film + L’interview de Jane Campion

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  1. Merci pour cette belle découverte ! J’ai vu le film après avoir écouté ton podcast, qui m’a donné envie. Vraiment intéressant comme film, surtout Benedict qui est absolument époustouflant

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