« La Revanche des Crevettes Pailletées » : La critique + L’interview de l’équipe (très nombreuse)

Nouveau personnage, conditions de tournage, thèmes du film… L’équipe nous dit tout !

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« La Revanche des Crevettes Pailletées » de Cédric Le Gallo et Maxime Govare : Des shrimps un peu moins shiny

On les attendait… Les Crevettes Pailletées sont de retour ! L’équipe de water-polo gay va vivre de nouvelles aventures, bien plus rocambolesques que celles du premier film, Les Crevettes Pailletées (2019)… Une comédie engagée, plus que jamais en phase avec l’actualité, et porteuse d’un message toujours aussi fort sur l’homophobie. Alors, que vaut ce deuxième volet par rapport au précédent ? L’Oreille Cinéphile vous dit tout !

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Les Crevettes Pailletées sont en route pour leur prochaine étape : les Gay Games de Tokyo. Mais elles ratent leur avion et se retrouvent coincées au fin fond de la Russie, dans une région particulièrement homophobe… L’équipe de water-polo devra aussi gérer un nouveau membre, Selim (Bilal El Atreby), un jeune joueur hétérosexuel, uniquement là pour gagner.

On les avait quittées à contrecœur, les larmes de joie côtoyant celles de tristesse, après toutes les péripéties du premier film. Les Crevettes Pailletées rempilent pour un deuxième épisode, qui va, une fois de plus, vous faire passer par tous les états émotionnels ! Ici, on dépasse le stade de la découverte, et on retrouve avec plaisir la même troupe d’acteurs, composée de Michaël Abiteboul, David Baiot, Romain Lancry, Roland MenouGeoffrey Couët, Romain Brau et Félix Martinez, sans oublier Nicolas Gob, toujours dans le rôle de l’entraîneur. On avait développé une affection particulière pour chacun des personnages, et on se demandait ce qu’ils étaient devenus. On suit avec plaisir leur évolution, intéressante, en particulier celle de Fred (Romain Brau), une femme transgenre qui s’affirme ici un peu plus.

Autre « crevette » à décortiquer : le personnage du petit nouveau, Selim (Bilal El Atreby). A travers lui, le film aborde le sujet de l’homophobie en banlieue. Après avoir été traitée dans le milieu du sport, l’homophobie est aussi présentée au sein même d’une communauté homosexuelle. De manière plus générale, le film nous montre jusqu’où peut aller l’homophobie quand elle dépasse les limites de l’entendement, notamment en Russie, là où se déroule l’histoire. Un pays où une loi de 2013 interdit, aujourd’hui encore, la « propagande homosexuelle ».

Romain Brau, Geoffrey Couët, Nicolas Gob, Félix Martinez, Romain Lancry, Michaël Abiteboul, David Baiot et Roland Menou © Cyril Masson

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La Revanche des Crevettes Pailletées aborde aussi l’homosexualité du point de vue de la religion catholique… et nous amène à nous interroger : finalement, qu’est-ce que c’est, être homosexuel ? Et en quoi cela peut être si « grave » au point de vouloir « guérir » ce qui est encore parfois considéré comme une maladie mentale ? Certaines images relèvent de la pure folie, alors qu’elles sont issues de faits réels… Une manière, pour le duo de réalisateurs Maxime GovareCédric Le Gallo, de nous rappeler que ce combat est loin d’être gagné.

En parlant de Russie, d’Ukraine et de liberté, le film prend évidemment une résonance particulière aujourd’hui, avec une intrigue en Russie, et un tournage réalisé en Ukraine, même si ce dernier a eu lieu bien avant le début de la guerre, début 2021… Forcément, le fait que cette dernière soit toujours d’actualité renforce la dimension dramatique du long-métrage, et son discours n’aura pas le même poids lors de sa sortie en salles… Surtout quand on apprend que plusieurs acteurs et techniciens ukrainiens du film se sont engagés dans l’armée pour combattre les Russes.

Romain Lancry, Geoffrey Couët et David Baiot © Cyril Masson

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Car autant vous prévenir : La Revanche des Crevettes Pailletées est tout de même plus sombre que son prédécesseur, même si le film reste une comédie, avec ses gags et ses instants de légèreté, notamment les scènes musicales, hautes en couleur et toujours aussi hilarantes. La fin du film est également réussie sur le plan scénaristique, avec une chute très drôle et joliment twistée.

Les Crevettes Pailletées avait enregistré près de 600 000 entrées au cinéma en France. La Revanche… pourrait rencontrer le même succès, mais pas pour les mêmes raisons. Ce deuxième film est légèrement moins rigolo que le précédent, mais le contexte et le sujet abordé ne sont pas vraiment les mêmes, et c’est en cela qu’il reste captivant. La compétition sportive, au centre du premier long-métrage, est ici mise de côté pour aborder des problématiques plus denses. Les deux films sont finalement assez différents l’un de l’autre – à part au niveau de leurs personnages. Ils ont chacun une identité propre, ce qui rend la comparaison difficile. On vous conseille donc quand même d’embarquer avec l’équipe pour suivre leurs nouvelles aventures. En plus d’un scénario et d’une réalisation de qualité, La Revanche des Crevettes Pailletées est à voir pour son jeu d’acteurs, la force de son message… et bien sûr ses paillettes !

14 / 20

Fanny BL

Nicolas Gob, Romain Brau, Geoffrey Couët et Félix Martinez © Cyril Masson

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