« On sourit pour la photo » : La critique du film + L’interview de l’équipe

Nostalgie, humour, tournage en Grèce… L’équipe du film nous dit tout !

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« On Sourit pour la photo » de François Uzan : On dit « Cheese » !

Raviver les fantômes du passé, mais les gentils fantômes : tel était l’objectif de François Uzan avec On Sourit pour la photo, son tout premier long-métrage au cinéma en tant que réalisateur. Jusqu’ici scénariste, François Uzan signe une comédie nostalgique, à l’humour subtil. Un album de famille géant dans lequel on plonge avec plaisir, et qu’on referme à contrecœur.

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Grand nostalgique, Thierry (Jacques Gamblin) passe ses journées à classer ses photos de famille. Lorsque sa femme, Claire (Pascale Arbillot), lui annonce qu’elle le quitte, ce père de famille est dévasté. Il lui propose alors de refaire « Grèce 98 », leurs meilleures vacances en famille. Officiellement, il dit vouloir passer un dernier moment avec leurs deux enfants, avant de leur annoncer leur séparation… Officieusement, il espère reconquérir son épouse.

Si vous n’avez pas l’occasion de partir en vacances dans les prochaines semaines, on vous l’assure : avec On Sourit pour la photo, vous allez voyager ! Le soleil, la Méditerranée, la langue grecque (finalement peu connue des Français)… Le décor de carte postale est posé, et tous les ingrédients sont réunis pour se téléporter en Grèce. Vous aurez complètement l’impression d’être un touriste au côté de la famille Hamelin, et l’accompagnerez dans ses moments joyeux comme tristes.

Des moments tristes, il n’y en a pas beaucoup dans On Sourit pour la photo… Suffisamment pour que le film soit équilibré correctement. Même si son scénario se cantonne à un schéma très classique – introduction, conflit, action, résolution, conclusion -, le long-métrage de François Uzan arrive, malgré tout, à prendre quelques détours, et à proposer des rebondissements inattendus… Des moments de lâcher-prise très bien représentés par Agnès Hurstel, qui incarne la fille, un personnage très sérieux.

Jacques Gamblin, Pascale Arbillot, Agnès Hurstel et Pablo Pauly © Céline Nieszawer

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A travers l’obsession de Thierry et le choix d’un pays chargé en histoire – la Grèce -, On Sourit pour la photo aborde une réflexion intéressante sur la nostalgie, le passé, et la photo comme objet – cela devient presque un fétichisme. François Uzan fait ressurgir des questions que l’on se pose tous, et plus que jamais de nos jours, dans les années 2020 : a-t-on encore besoin des photos papier ? Ou même des photos tout court ? Est-ce une bonne chose d’être attaché à son passé ?

En parlant de photographie, celle du film est plutôt réussie. Le tournage a été réalisé au sud d’Athènes puis sur l’île d’Egine… Une Grèce authentique, populaire, qui nous aide à en apprendre plus sur la famille Hamelin. Ses membres sont attachants : du père de famille beaucoup trop nostalgique, à la fille qui n’arrive pas à décrocher du boulot pendant ses vacances, en passant par le fils, youtubeur/influenceur raté à l’opposé total de sa sœur… Mais le plus hilarant reste la relation d’amourhaine entre Thierry et son beau-fils (très bonne prestation de Ludovik), et les comiques de situation qui en découlent.

Pascale Arbillot et Jacques Gamblin © Céline Nieszawer

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Le portrait de famille est assez caricatural, mais le carré parents-enfants fonctionne très bien. Il est incarné par des pointures pour les parents (Jacques Gamblin et Pascale Arbillot), et par de jeunes comédiens pleins d’avenir pour les enfants (Agnès Hurstel et Pablo Pauly). Tout le monde – ou presque – peut s’identifier à un des membres ou y trouver quelques points commun avec sa propre histoire.

C’est indéniable : On Sourit pour la photo vous fera passer un très bon moment, sans une once d’ennui. Le film arrive à se détacher d’autres comédies françaises un peu lourdaudes, par sa qualité de réalisation, de jeu, et son humour subtil. Mais c’est surtout la poésie et la délicatesse du long-métrage qui en font sa force… Notamment la fin, suffisamment touchante sans avoir besoin d’être niaise, qui comporte un message simple et efficace, résumé par une citation marquante : « Le meilleur souvenir doit rester le prochain ». A méditer.

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Prix spécial du jury – Festival de l’Alpe d’Huez 2022

17 / 20

Fanny BL

Pablo Pauly et Agnès Hurstel © Céline Nieszawer

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