Mon Top 10 des meilleurs films de 2022

Voilà une année 2023 déjà bien entamée pour une Oreille Cinéphile très en retard (quoi, on est déjà en février ?) ! Que de films vus au cinéma, et trop peu de temps pour vous faire part de son ressenti ! Malgré tout, voici son Top 10 des meilleurs films de 2022, toujours dans l’ordre décroissant. L’occasion de vous livrer des critiques version miniature de films qui n’ont pas eu droit à leurs propres article et podcast. Alors, serez-vous d’accord avec ce classement ? Dites-le en commentaires !

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10. Avatar : la voie de l’eau, de James Cameron

Sorti le 14 décembre

Quoi qu’on pense d’Avatar et de son côté « machine à fric capitaliste américaine », le deuxième volet de la saga était LE film de cette fin d’année 2022 à ne pas manquer au cinéma, et continue de faire exploser le box-office mondial, près de deux mois après sa sortie : il vient même de devenir le quatrième plus grand succès de tous les temps, avec plus de deux milliards de dollars de recettes, et dépasse ainsi Star Wars – Le Réveil de la force ! En France, Avatar 2 a déjà attiré plus de 12 millions de curieux. Il n’a pas encore battu son prédécesseur, le premier Avatar, qui avait enregistré 14,7 millions d’entrées en 2009, mais pourrait bien le rattraper d’ici les prochaines semaines.

Le grand atout d’Avatar 2 est évidemment sa qualité visuelle, due à un travail technologique de pointe. Non seulement la performance capture (technique qui permet de donner à un acteur l’apparence d’un avatar et de capter ses mouvements) est toujours aussi époustouflante, mais en plus le long-métrage a été tourné avec des caméras 3D, gage de qualité pour le rendu final. Donc s’il y a UN film à voir en 3D au cinéma, c’est bien celui-là ! Les caméras 3D permettent aussi de tourner le film en 48 images par seconde, contre 24 habituellement, ce qui donne une plus grande fluidité à l’ensemble.

La grande majorité de l’histoire se passe sous l’eau. Le spectateur fait la connaissance d’une nouvelle tribu, les Metkaniya, composée de Na’vis semi-aquatiques. On retrouve là toute la passion de James Cameron pour l’océan et le monde sous-marin. Là aussi, les effets spéciaux sont exceptionnels et renforcent l’aspect réaliste des paysages et personnages, et donc, l’expérience immersive du spectateur… Ce n’est plus un simple film que vous aurez sous les yeux, mais un spectacle à part entière.

Or, et c’est le risque en général quand les effets visuels d’un film sont excellents : le scénario ne suit pas. Celui d’Avatar 2 est un peu pauvre et manque un peu de rythme, surtout au vu de sa durée totale, 3h12, qui pourrait en rebuter plus d’un… Son message sur l’écologie et l’avenir de la planète est inspirant, mais il ressemble beaucoup, voire un peu trop, à celui du premier film.

Autre élément un peu gênant : Sigourney Weaver incarne en performance capture Kiri, la fille adoptive de Jake et Neytiri. Cette dernière est aussi la fille biologique de l’avatar du Docteur Grace Augustine, décédée dans le premier film, et dont l’actrice tenait déjà le rôle. Au-delà du mystère autour de la naissance de cet avatar, on a trouvé étrange que l’adolescente de 14 ans ait la voix d’une femme de 73 ans. Même si le jeu de Sigourney Weaver est excellent, on sent que James Cameron a juste voulu faire plaisir à l’actrice en lui donnant un nouveau rôle.

Avatar 2 reste malgré tout un très bon divertissement, à déguster en famille ou entre amis… A voir si James Cameron continuera de ravir son public jusqu’à l’épisode 5 !

9. Sans filtre, de Ruben Östlund

Sorti le 28 septembre

Après le milieu de l’art contemporain dans The Square (2017), Ruben Östlund s’attaque cette fois aux milliardaires… Et il s’en donne à cœur joie ! Les personnages de Sans Filtre sont comme des souris dans son laboratoire : il les pose sur un yacht, s’amuse à les tester, les torturer un par un, puis à les transposer sur une île déserte, pour voir qui deviendra le dominant et le dominé, et qui arrivera à survivre après toutes ces aventures. Sans Filtre est une satire sociale acérée qui a beaucoup de choses à dénoncer et ne vous laissera pas indifférents… Celles et ceux qui ont vu la scène-clé de la tempête comprendront.

Sans filtre a obtenu la Palme d’Or au Festival de Cannes 2022, la deuxième pour Ruben Östlund, après The Square.

8. Elvis, de Baz Luhrmann

Sorti le 22 juin

Ce biopic retrace, comme son nom l’indique, la vie et l’œuvre musicale d’Elvis Presley sur une vingtaine d’années, de ses débuts en tant que chanteur, jusqu’à son statut d’icône. Comme à son habitude, Baz Luhrmann fait les choses en grand. On retrouve, dans Elvis, le même esprit et style de réalisation que dans Roméo + Juliette (1996), Moulin Rouge ! (2001) et Gatsby le Magnifique (2013) : des plans rapides, des paillettes dans tous les sens, des gros titres qui dansent sous nos yeux pour symboliser les journaux et la célébrité… Un récit à la fois déconstruit et très organisé, qui pourrait perdre certains spectateurs au passage, mais donnent un rendu final spectaculaire et explosif.

La durée totale du film, près de 2h40, pourrait en décourager certains. Mais le long-métrage, dans son ensemble, est une vraie réussite, pour sa reconstitution historique de l’Amérique, mais surtout, grâce à un casting réjouissant, porté haut par Austin Butler, jeune pousse prometteuse (il jouera notamment dans Dune : Part Two, au cinéma le 1er novembre prochain), époustouflant dans la peau du King – presque une copie conforme -, et par un Tom Hanks toujours très performant.

Pour rappel, Austin Butler a remporté le Golden Globe 2023 du Meilleur acteur dans un film dramatique pour son rôle d’Elvis Presley dans Elvis le 10 janvier dernier, et vient d’être nommé pour le BAFTA et l’Oscar du Meilleur acteur. Remportera-t-il les deux autres plus grands prix cinématographiques ? Réponse les 19 février et 12 mars prochains !

7. Don’t Worry Darling, d’Olivia Wilde

Sorti le 21 septembre

Ce thriller psychologique à l’ambiance rétro-chic colorée, style années 50, intrigue le spectateur dès le début et tout du long, jusqu’à une tournure finale totalement imprévisible. L’histoire de Don’t Worry Darling fait évidemment penser à l’œuvre littéraire 1984 de George Orwell, où chaque citoyen est constamment surveillé dans sa maison et où la liberté d’expression n’existe plus, tandis que la mise en scène rappelle beaucoup l’univers angoissant de Darren Aronofsky.

La réalisatrice, Olivia Wilde, instaure en permanence le doute chez le spectateur : l’héroïne, incarnée par Florence Pugh (et qui s’appelle Alice, tiens tiens…), a-t-elle vraiment des hallucinations ? Quelle est la part de rêve et de réalité ? Le film comporte aussi un message féministe, à travers une réflexion sur les droits des femmes, toutes condamnées à rester dans leurs foyers, sans pouvoir poser de questions.

Mention spéciale pour la qualité de jeu de Florence Pugh. L’actrice de 26 ans poursuit son ascension phénoménale, après avoir brillé dans Les Filles du Docteur March (2019) et Black Widow (2021).

6.Goliath, de Frédéric Tellier

Sorti le 9 mars

Bien que le glyphosate ne soit jamais nommé, c’est exactement la même affaire qui est évoquée dans Goliath. Le film raconte le combat d’une ouvrière et d’un avocat contre la Tétrazine, ce désherbant qualifié d’inoffensif par son fabricant, mais classé comme cancérogène par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé). L’objectif : dénoncer l’absence d’interdiction de ce pesticide par le gouvernement, alors qu’il avait promis de le faire.

Frédéric Tellier nous livre un film très bien écrit et réalisé, qui rappelle fortement La Fille de Brest d’Emmanuelle Bercot (2016) et Dark Waters de Todd Haynes (2019). Il se base sur un questionnement moral important : faut-il privilégier une agriculture performante et foisonnante, au risque de délaisser la santé publique et le bien-être environnemental ? Le cinéaste instruit son spectateur sur les dangers réels qui existent aujourd’hui, et dénonce l’inaction du gouvernement. Surtout, il arrive à dégrossir et à expliquer simplement une affaire très compliquée, avec les nombreuses décisions de justice, du gouvernement et d’autres organismes qui font plus ou moins avancer l’affaire. Un film percutant, animé par un trio d’acteurs brillants : Emmanuelle Bercot, Gilles Lellouche et Pierre Niney.

5. Armageddon Time, de James Gray

Sorti le 9 novembre

Ce film extrêmement personnel, presque autobiographique, raconte une partie de l’enfance de James Gray. Armageddon Time rappelle fortement Les 400 coups de François Truffaut (1959) et Belfast de Kenneth Branagh (2021). Probablement sans s’en rendre compte, le cinéaste traite un sujet extrêmement universel, dans lequel de nombreux spectateurs peuvent se retrouver. Il raconte les rapports compliqués qu’il entretenait avec son père, et les moments de grande complicité avec son grand-père (formidable Anthony Hopkins, comme toujours). Bien que l’histoire se passe dans les années 80, le film est en accord total avec l’actualité, et dénonce avec finesse le racisme et l’antisémitisme à travers la relation amicale du héros avec un garçon noir, ainsi que la séparation des classes sociales avec le changement de collège (public vers privé).

La véritable force de James Gray avec Armageddon Time, est qu’il ne cherche pas à donner de leçon au spectateur ou à lui faire passer un message à tout prix : il le laisse libre de son interprétation et de sa propre réflexion. Comme la plupart des films de James Gray (Two Lovers, The Immigrant, The Lost City of Z, Ad Astra), celui-ci est puissant et incontournable.

4. Trois mille ans à t’attendre, de George Miller

Sorti le 24 août

Après le quatrième volet de la saga Mad Max (2015), George Miller laisse de côté les gros bolides et moteurs vrombissant dans le désert, pour renouer avec l’univers fantastique. Trois mille ans à t’attendre est une invitation au voyage à l’intérieur même d’un livre pour enfants, avec ses mondes colorés, ses personnages extraordinaires et sa magie. Avec ce long-métrage, George Miller retrouve la fonction première d’un cinéaste : celle de raconter une histoire. Dans un univers très inspiré des Contes des Mille et Une Nuits, il revisite le concept du génie de la lampe, et aborde une réflexion intéressante sur la notion de vœux et de souhaits : que désire-t-on réellement dans la vie ? Peut-on se satisfaire de choses simples ?

Trois mille ans à t’attendre comporte des décors et des costumes magnifiques, ainsi qu’une musique superbe, qui nous plongent directement dans l’ambiance « caverne d’Ali Baba ». Ajoutez-y un casting judicieux, formé par le superbe duo Idris ElbaTilda Swinton.

La critique complète de Trois mille ans à t’attendre et le podcast qui l’accompagne sont à retrouver ici

3. She Said, de Maria Schrader

Sorti le 23 novembre

Maria Schrader nous avait largement convaincus avec l’excellente mini-série Unorthodox, qui évoquait déjà, d’une autre manière et dans un contexte différent, la place des femmes dans la société actuelle. Dans She Said, la réalisatrice se penche sur l’épineuse affaire Weinstein, et le mouvement #MeToo qui en a découlé, à partir de l’enquête menée par deux journalistes américaines du New York Times, Megan Twohey et Jodi Kantor. On pourrait croire que le film joue sur le côté scandale de l’affaire, mais il n’en est rien. A la manière de l’extraordinaire Spotlight de Tom McCarthy (2016), le long-métrage nous plonge dans l’univers du journalisme d’investigation, et s’applique à raconter, étape par étape, le travail exemplaire des deux journalistes, démarré en 2017, qui révèle les faits de harcèlement et d’agression sexuelle dont Harvey Weinstein sera ensuite reconnu coupable.

A travers ce film très réaliste, qui se rapproche beaucoup du documentaire, Maria Schrader en profite également pour montrer la position des femmes dans le monde du travail, en particulier en période de maternité, et la difficulté pour elles de concilier leurs vies personnelle et professionnelle. Dans la peau des deux journalistes : Carey Mulligan et Zoe Kazan, qui forment un duo épatant. Les deux actrices proposent un jeu honnête et travaillé, et contribuent à faire de She Said une œuvre réussie.

2. Un monde, de Laura Wandel

Sorti le 26 janvier

Le harcèlement scolaire : un sujet dont on parle encore trop peu au cinéma, et qui fait pourtant de nombreuses victimes. Laura Wandel signe un premier film percutant sur ce thème. Un monde vous prendra par les tripes dès le début et ne vous lâchera plus jusqu’à la fin. Filmé à hauteur d’enfant, le long-métrage nous plonge directement dans le monde de l’école, et raconte des anecdotes à travers le regard de la jeune héroïne, Nora (Maya Vanderbeque, extraordinaire). Telle une petite souris, la fillette se déplace dans ce huis-clos infernal. Impuissante, elle observe chaque jour son frère subir des violences.

Laura Wandel invite à une véritable prise de conscience : même une petite remarque ou un simple geste, à l’apparence anodine, peuvent être vécus comme une réelle souffrance par un enfant. Surtout, la réalisatrice belge montre que le problème est bien plus profond, et que c’est tout le système d’éducation qui dysfonctionne (que ce soit dans son pays ou ailleurs, le problème étant universel). Il est évident que cette expérience ne vous laissera pas indemnes… Mais vous en ressortirez grandis, et mieux armés et informés pour identifier ce fléau et tirer la sonnette d’alarme sur un sujet aussi grave.

La critique complète d’Un Monde et le podcast qui l’accompagne sont à retrouver ici

1. Nightmare Alley, de Guillermo del Toro

Sorti le 19 janvier

Guillermo del Toro nous avait fait frissonner avec Le Labyrinthe de Pan (2006) et Crimson Peak (2015), puis totalement éblouis avec La Forme de l’eau – The Shape of water, véritable chef-d’œuvre du cinéaste mexicain, multirécompensé en 2018. Avec Nightmare Alley, il réussit un nouveau tour de force. Même si ce nouveau film n’arrive pas à la hauteur de son prédécesseur, il cumule de nombreux bons points : une ambiance et des décors de cirque au style fête foraine et freak show qui rappelle fortement le film Elephant Man, de David Lynch (1981), un scénario extrêmement bien ficelé, une photographie impeccable, un contexte historique fort, une réflexion intéressante sur la société du spectacle et de l’illusion, et un casting cinq étoiles, formé par Bradley Cooper, Cate Blanchett, Rooney Mara, William Dafoe et Toni Collette.

Nightmare Alley avait reçu quatre nominations aux Oscars 2022, dont celle de meilleur film, mais est finalement reparti bredouille… Inadmissible, selon L’Oreille Cinéphile ! On lui décerne sans hésiter le Prix du meilleur film de l’année 2022.

Notez aussi que le dernier film de Guillermo del Toro, Pinocchio est à découvrir sur Netflix depuis le 9 décembre dernier. Un film d’animation très réussi, que l’on conseille fortement… mais plutôt à un public adulte.

La critique complète de Nightmare Alley et le podcast qui l’accompagne sont à retrouver ici

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Bonus : Le flop de l’année 2022

Bones and All, de Luca Guadagnino

Sorti le 23 novembre

Clairement, cela faisait bien longtemps que L’Oreille Cinéphile ne s’était plus autant ennuyée devant un film au cinéma ! Peut-être depuis Mektoub my love : Intermezzo d’Abdellatif Kechiche, qu’elle avait eu la « chance » de voir en avant-première au Festival de Cannes 2019, et qui n’est finalement jamais sorti au cinéma (on se demande vraiment pourquoi…). Pour en revenir à Bones and All, l’ennui donc, pointe le bout de son nez assez rapidement. Il y a des errances dans le scénario : on ne sait pas trop où Luca Guadagnino a voulu aller ni nous emmener. On voit bien que le réalisateur a utilisé Timothée Chalamet pour attirer du public (ça avait pourtant bien marché avec Call Me By Your Name en 2017, seul long-métrage pour lequel le réalisateur est connu, et bien plus convaincant que celui-ci). Le jeune acteur est peut-être le seul intérêt du film, et encore… Cette prestation est loin d’être sa meilleure.

De son côté, Mark Rylance est une fois de plus excellent, mais il incarne un personnage extrêmement dérangeant et les scènes dans lesquelles il apparaît sont très malaisantes… On ne verra probablement plus jamais l’acteur de la même manière !

N’y allons pas par quatre chemins : rien ne va dans la réalisation de Bones and All. On sent que c’est un film hollywoodien qui essaye de se prendre pour un film d’auteur, mais c’est raté. Dans certaines scènes, les dialogues ne sont pas du tout en accord avec la musique, et vice versa… Ca en devient presque risible dans la scène-clé du film. Le pire reste la scène finale, totalement inutile, qui bascule définitivement dans la provocation gratuiteBones and All est interdit aux moins de 16 ans, et on comprend bien pourquoi. Luca Guadagnino a-t-il voulu faire une version italo-américaine de Grave ? En tous cas, même si on n’est pas spécialement fan du thème du cannibalisme, on ne peut que vous recommander le film de Julia Ducournau, mille fois mieux réalisé, rythmé et maîtrisé que Bones and All.

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Que ce soit pour des expériences réjouissantes ou décevantes, surprenantes ou choquantes, les films que vous voyez au cinéma vous marqueront toujours, d’une manière ou d’une autre, et vous feront ressentir toutes sortes d’émotions, connaître des sensations multiples et variées. Un écran géant et l’expérience collective ne remplaceront jamais Netflix, la télé et votre canapé.

…Alors, en 2023, allez au cinéma !

Bradley Cooper dans Nightmare Alley. Photo de Kerry Hayes © 2021 20th Century Studios All Rights Reserved

Fanny BL

4 commentaires sur “Mon Top 10 des meilleurs films de 2022

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  1. Super ce récap !! Je n’avais vu aucun film de ta liste… Jusqu’à hier soir ! Et oui, j’ai enfin vu Avatar 2 et je te rejoins sur ton avis sur le film. C’est hyper réussi au niveau technique/3D. Première fois d’ailleurs que je voyais un film en IMAX + 3D !!
    Ta sélection est très engagée avec les films traitant du harcèlement scolaire, du mouvement metoo ou encore de l’affaire du glyphosate ! Hâte déjà de voir ton classement des films 2023.
    Et pour le flop ahaha, on sent vraiment que tu n’as pas passé un super moment ! J’adore ton écriture et ton sens de l’ironie pour le flop !!

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